Aveline : de chercheuse d’emploi hésitante à bénévole convaincue

« J'avais en fait un préjugé contre les bénévoles », raconte Aveline (75 ans) avec un sourire. « Quand je cherchais du travail, je pensais que les bénévoles prenaient le travail des salariés. Mais je suis entrée dans une nouvelle phase de ma vie et j'ai réalisé que le bénévolat n'est pas seulement nécessaire, il me fait aussi du bien. »

Aveline habite près de l'ancien siège de l’asbl bruxelloise Bij Ons-Chez Nous. Elle a travaillé pendant des années comme assistante sociale pour  l’état. À sa retraite, la structure quotidienne a disparu, et elle l'a ressenti. Un jour, elle a vu une affiche : «Recherche bénévoles pour cuisiner ensemble », et un nouveau chapitre a commencé pour elle.

Nourrir le quartier

« J'ai commencé comme bénévole à Cultureghem, une organisation de solidarité à Bruxelles, qui utilise entre autres les invendus du marché de Clémenceau pour offrir des repas chauds. L'ambiance était fantastique, surtout grâce aux nombreux jeunes bénévoles. J’aidais en cuisine une à deux fois par semaine. » Mais avec le temps, la collaboration a échoué. «Les attentes n'étaient pas tout à fait les mêmes. »

Aveline a ensuite décidé de rejoindre Chez Nous asbl et aide maintenant chaque vendredi à préparer des colis alimentaires. « Nous avons commencé avec 15 à 20 colis par semaine. Maintenant, il y en a plus de 30. Nous distribuons des légumes, du riz, des conserves et de la viande – en tenant compte des préférences de chacun.e, comme les personnes qui ne mangent pas de porc. Nous avons une très bonne équipe ici et nous nous respectons mutuellement.»

« Le bénévolat, je le fais aussi pour moi »

C’est quoi une bonne bénévole selon Aveline ? C’est avoir un bon caractère, de l'empathie et de la patience : « Il faut pouvoir mettre ses problèmes de côté. Si quelqu'un s'en prend à toi, dis-toi que cette personne traverse une période difficile et – vu le public de Chez Nous – a peut-être aussi dormi dans la rue. Qui vit dans la rue perd son équilibre. Il faut être vigilant, protéger ses affaires, on manque aussi de soins personnels... La rue rend les gens vulnérables. C'est pourquoi il est si important d'avoir des endroits comme celui-ci. »

Cela ne veut pas dire qu'on doit se laisser traiter comme un paillasson. Toi aussi, tu mérites du respect. Mais tu restes en même temps quelqu'un qui aide.

Le bénévolat n'est pas seulement un moyen d'aider les autres pour Aveline, c’est aussi une source personnelle de satisfaction. « Je le fais aussi pour moi ; je me sens utile et j'ai un but le vendredi. Mon fils en rit parfois en disant que je ferais mieux de ranger ma maison au lieu de faire du bénévolat. Mais en réalité, il est content. Il sait que cela me fait du bien. »

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Plus d’infos sur Chez Nous asbl: https://cheznousbijons.be/fr/