« Un enfant ressent tout. Y compris les tensions à la maison. »

L’institutrice maternelle Sarah Bâton parle de grandir dans la pauvreté – et de l’empreinte que cela laisse chez les enfants.

« La pauvreté, ce n’est pas seulement manquer d’argent », affirme Sarah Bâton, institutrice maternelle et maman solo. Elle sait de quoi elle parle : elle-même a grandi dans une famille qui avait du mal à joindre les deux bouts. Aujourd’hui, elle a développé un sixième sens pour les signaux silencieux des enfants qui grandissent dans l’inquiétude.

La troisième semaine du mois

« Mon père était camionneur et ma mère s’occupait de nous cinq », raconte-t-elle. « Les premières semaines du mois, ça allait encore. Mais à partir de la troisième semaine, commençaient les calculs et les comptes. Parfois j’avais mal aux dents, mais on ne pouvait pas aller chez le dentiste avant plusieurs semaines. Alors je me rinçais la bouche à l’eau salée toute la journée pour calmer la douleur. Ce genre de choses, on ne les oublie pas.

Et puis il y avait ce sentiment d’être “différente” – le fossé dans les vêtements et les affaires. Et les autres enfants ne manquent pas de vous le faire remarquer. »

La pauvreté, dit-elle, s’insinue sous la peau. « Ce n’est pas seulement ne pas avoir assez de choses. On manque aussi de soutien, d’attention, de tranquillité. Quand les parents vivent constamment dans le stress, il reste peu de place pour les câlins ou les devoirs. Chez nous, il y avait toujours de la tension, des disputes, de la honte. Mes parents essayaient de cacher leurs difficultés aux yeux du monde – mais entre les quatre murs de la maison, c’était clairement problématique. Ils ont fini par se séparer.

Dans une telle situation, on ne se sent pas en sécurité chez soi, et à l’école on porte la honte de ses parents. On garde tout pour soi. Et on préfère dire qu’on a oublié ses affaires plutôt que d’avouer que la famille ne peut pas les payer. »

Les petits signaux

Aujourd’hui, Sarah se tient elle-même devant une classe. Elle sait à quel point un enfant peut disparaître dans le silence. « Les signaux sont souvent subtils, mais mis ensemble, ils disent beaucoup : jamais de fruit, pas de participation aux sorties, une boîte à tartines régulièrement vide. Et parfois, le comportement – agité, rebelle, ou au contraire très effacé – en dit plus que les mots.

Pendant les rencontres avec les parents, ce n’est pas facile d’aborder ces sujets. Beaucoup n’osent pas dire qu’ils traversent une période difficile. La honte est grande. C’est pourquoi j’essaie d’être très accessible. De communiquer ouvertement, sans jugement. Je dis par exemple : “Il y aura un petit montant à payer pour la sortie. Je sais que ce n’est pas toujours simple pour tout le monde. N’hésitez pas à me le dire si c’est un souci ; on trouvera une solution ensemble.” Et parfois, on voit un vrai soulagement. Il suffit d’une personne qui comprend et ne juge pas pour que tout change. »

Le fossé entre calme et turbulence

Le fossé entre les enfants qui ont des chances et ceux qui vivent dans l’insécurité constante est immense. « Quand on vit dans la pauvreté, souvent avec en plus des tensions et des conflits, il manque de l’air. Cela rend les enfants inquiets, nerveux, parfois agressifs.

Et ce sont justement ces enfants-là – ceux dont le comportement est le plus difficile, et qui reçoivent donc le plus de reproches – qui ont le plus besoin d’un câlin. »

En Belgique, plus d’un enfant sur dix grandit dans la pauvreté. Pour eux, jouer sans souci n’a rien d’évident. Grâce au soutien des Banques Alimentaires, des milliers de familles parviennent malgré tout à tenir jusqu’à la fin du mois. « Quand une famille a moins de stress pour ses besoins essentiels, les enfants le sentent immédiatement, » dit Sarah. « Il y a de nouveau de la place pour l’essentiel : rire, jouer, apprendre. »

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