Le président Piet Vanthemsche

« Les Banques Alimentaires doivent pouvoir continuer à jouer leur rôle essentiel pendant ces années difficiles. » 

Piet Vanthemsche est bien connu de nombreuses personnes. En tant qu’ancien membre du cabinet du Ministère de l’Agriculture, ancien président du groupement agricole Belgische Boerenbond et ancien administrateur de l’AFSCA, il a pour ainsi dire accès à tous les maillons de l’industrie alimentaire. Ceci fait de lui l’homme idéal pour jeter des ponts pour les Banques Alimentaires, ce qu’il fait depuis 2018 avec beaucoup de conviction. Nous nous sommes entretenus avec lui au sujet de sa présidence et du rôle essentiel des Banques Alimentaires.

Les Banques Alimentaires ont représenté un nouvel engagement pour vous. Pourquoi cette initiative vous paraît-elle si utile ? 

Les Banques Alimentaires ont une mission sociale extrêmement importante : la lutte contre la pauvreté et le gaspillage alimentaire. Nous aidons les gens à se réintégrer dans la société tout en luttant contre le gaspillage de nourriture.

Nous sommes en outre une organisation bénévole, portée par des personnes désireuses de faire quelque chose pour la société. Je suis très admiratif de voir une organisation aussi grande fonctionner presque exclusivement grâce à du bénévolat. Chaque semaine, des milliers de bénévoles s’occupent de stocker et distribuer la nourriture. Moi aussi, comme tous les administrateurs, je suis bénévole. J’ai d’ailleurs fondé une ASBL dans ma commune de Lennik pour participer, avec des amis, aux distributions alimentaires.

Malheureusement, nous constatons ces derniers temps une forte augmentation du nombre de personnes contraintes de demander une aide alimentaire. Cet engagement social est donc d’une extrême importance.

En quoi consiste votre présidence ?

Mon travail de président du conseil d’administration consiste à diriger les réunions du conseil, composé de représentants des 9 Banques Alimentaires régionales, qui forment ensemble la Fédération. Je discute également chaque semaine avec l’administrateur délégué et détermine avec lui l’orientation stratégique à adopter. 

J’entretiens en outre des relations avec le monde politique et d’autres acteurs sociaux. Nous rendons visite à des ministres et attirons leur attention sur le problème de la pauvreté afin que celui-ci reste sur l’agenda politique. 

Jamais autant de personnes n’ont eu besoin d’aide qu’en 2022. Comment envisagez-vous les années à venir ? 

S’il règne une grande incertitude et une forte crainte quant à ce qui nous attend, je refuse de céder au défaitisme. Nous sommes néanmoins confrontés à un défi de taille. Selon moi, le nombre de personnes nécessiteuses va continuer d’augmenter pendant encore quelques années. La vie devient plus chère, les prix de l’énergie et de l’alimentation augmentent et nous traversons une récession économique. Il est donc essentiel que les Banques Alimentaires puissent continuer à jouer leur rôle pendant ces années difficiles. 

Les Banques Alimentaires vont-elles, en l’état, pouvoir faire face à cette augmentation du nombre de personnes dans le besoin ? 

Assurer un bon fonctionnement de l’approvisionnement constitue un défi. Cet approvisionnement provient partiellement des autorités – dans le cadre d’un programme alimentaire européen – et partiellement de l’industrie alimentaire, dont nous voyons actuellement diminuer la quantité de dons en raison de la situation actuelle du marché. 

C’est pourquoi nous organisons une campagne destinée à l’industrie alimentaire. Nous y attirons davantage l’attention sur les Banques Alimentaires en tant qu’œuvre caritative afin que notre approvisionnement soit plus largement soutenu. C’est en effet là que réside notre défi : garantir de la nourriture de qualité en suffisance pour les personnes en situation de besoin temporaire, et donc assurer l’approvisionnement des points locaux de distribution. Notre rôle, à la Fédération, est essentiellement celui d’une grande plateforme logistique en deuxième ligne, la première ligne étant formée par plus de 650 associations locales qui offrent de la nourriture et d’autres formes de soutien aux personnes dans le besoin. 

Pourquoi les donations financières sont-elles tout aussi importantes ? 

Nous recevons peu de subventions et fonctionnons essentiellement grâce aux dons des citoyens. Le nombre de personnes – des milliers – faisant de petits dons est incroyable. Ce sont elles qui permettent aux Banques Alimentaires d’exister. Même pendant le COVID, nous avons reçu une immense vague de soutien. La solidarité sociale des Belges est très forte. 

Comment voulez-vous voir les Banques Alimentaires évoluer pendant votre présidence ? 

Nous voulons professionnaliser davantage notre fonctionnement. Nous travaillons avec les dons de l’industrie alimentaire et l’argent que les citoyens nous envoient. Il me paraît tout à fait capital d’en faire un usage responsable, transparent et professionnel. Les gens doivent pouvoir être certains que leurs dons sont employés pour la cause à laquelle ils sont destinés. 

Nous voulons également mobiliser des personnes plus jeunes dans le bénévolat, mais cela n’est naturellement pas évident. Les pensionnés ont plus de temps libre que les parents actifs. Nous essayons tout de même de les motiver. Un engagement n’a en effet pas besoin d’être considérable, et la demande de bénévoles est avant tout locale, les gens n’ont donc pas besoin de s’éloigner beaucoup de chez eux. Nous allons également interpeller les mouvements de jeunesse dans le futur. 

La pauvreté est un problème structurel. Qu’attendez-vous des autorités ?  

Le fonctionnement des Banques Alimentaires est complémentaire des efforts des autorités, qui doivent évidemment continuer de rechercher des solutions à la pauvreté structurelle.

Nos gouvernements œuvrent à créer un filet de sécurité sociale le plus important possible ; cela inclut les salaires minimum, les allocations, les tarifs sociaux pour l’énergie... La Belgique est plutôt unique de ce point de vue. Pourtant, certaines personnes se retrouvent toujours exclues. Il ne s’agit pas de ‘profiteurs’, mais surtout de personnes qui travaillent et font face à un coup dur. À cause d’une maladie, d’un divorce ou des prix élevés de l’énergie, elles ne parviennent plus à joindre les deux bouts. Ces personnes doivent être aidées. 

Le travail des autorités et des bénévoles forme une importante synergie au sein de la société. Le bénévolat vient renforcer les manques des autorités en personnes et en moyens. Il n’est pas question ici de charité ‘vieux jeu’, mais bien de solidarité sociale. 

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